Pièce de théâtre de la 12e classe

Pour finir en beauté ce premier semestre de l’année 2024-2025, du 7 au 9 février dernier, la 12ème classe a présenté aux parents, amis et public divers sa pièce tant attendue : « Roméo et Juliette » de W. Shakespeare. Un scénario fort connu… et pourtant tout en subtilités et en nuances, qu’il importait de bien mettre en valeur ! Mais entraînés par Marc Cousquer, comédien, et entourés de Mme Zillig pour les costumes et maquillages, M. A. Defèche pour les combats à l’épée, et M. T. Beylet pour les questions pratiques de décor et d’éclairages, les élèves ont magnifiquement relevé le défi, tout en cultivant justement les différentes couleurs qui donnent au drame toute sa profondeur.

Si le sieur Capulet, père de Juliette, animait généreusement l’espace scénique par ses colères tonitruantes et ses avis péremptoirement énoncés, Juliette elle-même apportait à cela une belle polarité : toute en grâce, en légèreté, et pourtant aussi ténacité malgré la souffrance. A ses côtés, madame sa mère, un personnage sérieux, constant et ferme malgré une forme de réserve… cependant que la nourrice, admirablement campée par un adolescent, débordait autant de tendresse que de… bons mots et ressentis surabondamment exprimés !

Face à eux, le clan Montague qui s’était approprié les rues de la ville, apportait toute une dynamique, une grâce qui faisait de ses combats à l’épée contre le clan Capulet une quasi-chorégraphie ! La souplesse et les élans de Roméo, capable au sens propre d’escalader des obstacles ‘insurmontables’ exploitait certes la dimension verticale de la scène, mais représentait comme un symbole de cet amour si difficile à conquérir… Poésie de la scène au balcon, entre Roméo et Juliette… et pour faire le pendant, les plaisanteries et entrechats d’un Mercutio, ses joutes verbales avec un Tybalt au sang chaud, mal maîtrisées par la poigne pourtant ferme d’un Benvolio très lucide. Le comte Paris, campé avec une certaine majesté, montrait avec justesse un décalage d’avec cette jeunesse prompte à tirer l’épée. Les valets des uns et des autres, tantôt dignes et sérieux, tantôt facétieux, animaient toutes ces allées et venues.

D’autres personnages, repères solides, se mêlaient à cette intrigue glissant vers une fin de plus en plus douloureuse : le prince de Vérone d’abord, fier et autoritaire ; puis le frère Laurence, représentant l’autorité religieuse : droit mais bienveillant, empressé… mais ne réussissant pas le ‘miracle’ attendu par le couple d’amants… et le public. Dans la scène finale, Roméo au tombeau de Juliette semblait porter tout le drame de ce qui finit en échec. Vie et mort ont fini de jouer leur partie… ne reste que la révélation finale, lorsque Capulet et Montague, dignes dans le deuil, se découvrent liés…

L’apport musical des instruments joués par les élèves ne faisait que nourrir d’une très belle manière cette attente d’une résolution dans les sentiments justes… et le violon (joué par Théa Mai, volontaire service civique) était comme l’âme de cette attente, tantôt enjouée, tantôt juste comme un souffle…

Un grand merci à la 12ème classe (et à Marc !) pour cette interprétation si riche en couleurs !